#11.1

Les progrès scientifiques de la fin du XIXième et du début du XXième siècle; le formidable développement des industries mécaniques et automobiles impulsé par les besoins en matériel militaire lors du premier conflit mondial ont précipité la disparition en Europe de la civilisation du cheval.

Pourtant, au tournant du siècle, le cheval est encore présent partout: dans les campagnes tirant la charrue ou la herse, dans les villes où se croisent fiacres, calèches, omnibus et toutes sortes de véhicules hippomobiles, dans les usines où l'on trouve encore des manèges à traction  animale actionnant toutes sortes de machines, dans les mines où ils tirent les wagonnets, dans les forêts pour le débardage …

Et si on utilise sa force, sa vitesse, son endurance, la plus belle conquête de l'homme est aussi le compagnon de l'homme: ils travaillent ensemble, ils vivent ensemble, ils dépendent l'un de l'autre. Souvent entre l'homme et son cheval, se nouent des relations d'intimité singulière.  

C'est cette intimité qu'a surpris sur ce cliché le photographe. Cette caresse docilement acceptée sur  le chanfrein de cette jument veillant sur son poulain, nous l'avons tous donnée visitant une écurie ou nous approchant de la clôture d'une pâture à un cheval curieux de nous et nous curieux de lui.

Ce lien entre l'homme et sa monture, y compris en tant de guerre, est particulièrement magnifié et dramatisé dans le film « Cheval de guerre » de S. Spielberg.

Albert et son cheval Joey vont traverser l'enfer des champs de bataille, l'un à la recherche désespérée de l'autre vendu à l'armée anglaise et envoyé en France. Ils connaîtront l'un et l'autre toutes les honneurs de la guerre mais rencontreront aussi la fraternité, l'entraide et l'espoir.