#43.1
Les premiers appareils volants à moteur, que Clément Ader appellera avions, effectuèrent leur premiers vols, quelques centaines de mètres à quelques mètres de hauteur, à la fin du 19ième siècle.
En moins de 20 ans, et notamment sous l'impulsion de la demande militaire, ce qui n'était que le rêve enfin accompli de « merveilleux fous volants », se transforma en aviation et en une florissante industrie aéronautique. Les hommes qui incarnèrent cette prodigieuse aventure, explorateur d'une dimension jusqu'alors inaccessible, devinrent les chevaliers de ces temps modernes.
Plus encore, lorsque les pilotes s’affrontèrent en plein ciel aux commandes de leurs avions de chasse, se réveilla cet esprit des tournois d'antan: le combat à armes égales et à mort entre champions. Dans ces duels, l'intrépidité, le courage, la témérité appartenaient autant aux audacieux vainqueurs qu'aux valeureux vaincus. Dans les airs, la guerre retrouvait peut-être une noblesse perdue.
Les plus brillants de ces pilotes devinrent des héros dont la vie, la personnalité témoignaient de l'exceptionnel caractère.
Ainsi, Georges Guynemer, un tout jeune homme à l'allure frêle, exclu du concours d'entrée à Polytechnique pour avoir giflé un professeur, ne dut son admission à l'école de pilotage et son intégration à l'escadrille des cigognes qu'aux relations de son père. Lui qui pouvait paraître si faible à terre, devenait redoutable aux commandes de son SPAD VII, baptisé « le vieux Charles ».
Après 53 victoires contre ses rivaux allemands, l' « as des as » disparut lors d'un ultime combat le 11 septembre 1917 … nulle tombe où se recueillir, l'ange est resté dans le ciel et sa légende lui survivra!
#43.2
Aujourd'hui, les noms de certains de ces illustres pilotes de 14-18 ne sont pas tous oubliés. Roland Garros était l'un d'eux, déjà célèbre, avant guerre, non pas pour ses qualités sportives ou tennistiques, mais pour ses exploits dans le ciel. Il fut le premier à réaliser la traversée en avion de la Méditerranée. Le 23 septembre 1913, il se lança à la boussolee depuis Saint Raphaël, il connut des ennuis mécaniques au dessus de la Corse mais se posa néanmoins à Bizerte en Tunisie, après 780 kms, alors qu'il lui restait à peine cinq litres d'essence.
On continue encore aujourd'hui à chercher dans l'atlantique les restes de « l'oiseau blanc » que pilotaient Charles Nungesser et François Coli lors de leur tentative de traverser l'atlantique. Nungesser était un vrai baroudeur; il part en Amérique du sud à 15 ans où il fut cow-boy, boxeur, pilote de course et où il effectue ses premiers vols.
En 1914, il est affecté dans une unité des hussards et obtient la médaille militaire après dix jours de combat. Il intégra ensuite une unité de bombardiers. Lors d'un décollage, il s'écrase avec son appareil en février 1916 … Il survit mais souffre désormais de graves handicaps physiques . Qu'importe, même s'il doit se faire porter pour monter et descendre de son avion, il continue le combat !
Herman Göring, futur haut dignitaire de l’Allemagne nazi, fut l'un des as de l'aviation allemande durant la première guerre mondiale. Devenu commissaire puis ministre de l'Air du Reich, Göring n'oublia pas que, lors du premier conflit mondial, l'aviation allemande fut techniquement et numériquement surclassée par l'aviation alliée.
La photo nous montre un fokker biplan dont on a coupé les ailes et qui porte la « croix de fer », symbole associé à l'armée prussienne depuis les guerres napoléoniennes.
Le fokker du fameux « baron rouge », Manfred von Richthofen, se distinguait par sa couleur rouge vif.
Abattu en avril 1918, Von Richthofen fut enterré au cimetière du village de Bertangles près d'Amiens avec les mêmes honneurs militaires que les pilotes alliés. Ses exploits inspirèrent de nombreux films et même un jeu vidéo de simulation de combats aériens.
Photos - Albums Valois - Bibliothèque de Documentation internationale contemporaine (BDIC)